Péno Magazine Eupen formation des jeunes

Qui sont les derniers joueurs formés à l’AS Eupen à avoir réellement percé en Division 1 ? Christian Kabasele et Clinton Mata, deux joueurs qui ont quitté les Pandas en 2014. Depuis, c’est le néant absolu et les jeunes régionaux n’ont quasiment pas voix au chapitre eupenois.

Texte : Julien Denoël

Être jeune et jouer pour l’AS Eupen, c’est loin d’être une sécurité pour un jour percer en Division 1. En effet, depuis plusieurs années, aucun joueur formé au club dans les équipes d’âge n’a réussi à s’imposer au plus haut niveau du football belge. Quelques jeunes ont obtenu un peu de temps de jeu, mais ils ont tous fini par partir dans les divisions inférieures.

Il faut remonter assez loin dans le temps pour retrouver trace de joueurs ayant débuté leur carrière pro à Eupen avant de poursuivre en D1 belge ou à l’étranger. Clinton Mata (Club de Bruges) et Christian Kabasele (Watford, Angleterre) sont ainsi les deux derniers joueurs de ce type, et ils ont quitté le club en 2014. Une éternité.

En réalité, les deux ex-Pandas ont été formés avant l’arrivée des Qataris. Car depuis la reprise du club, si l’argent et le partenariat avec Aspire ont permis au club de grandir, c’est loin d’être autant le cas pour les jeunes formés à l’ombre du Kehrweg.

Péno Magazine Eupen formation des jeunes Christian Kabasele Clinton Mata

Aspire prend
le contrôle

Quand les Qataris d’Aspire reprenne Eupen en juin 2012, l’équipe compte encore de nombreux belges et pas mal de jeunes issus de la formation du club : Clinton Mata, Enes Saglik, Sergio Teruel, William Mauclet, Quentin Simonis, Luigi Vaccaro, Sven Biermann… Mais une fois aux commandes, le Qatar impose sa loi et change la politique sportive du club. Désormais, Eupen serait un tremplin pour les jeunes Qataris et Africains formés dans les académies d’Aspire au Qatar et au Sénégal. Lors du mercato estival 2012, 17 joueurs de cette filière arrivent au Kehrweg. Eupen aura toutefois le bon goût de faire revenir Christian Kabasele, pur produit du club, qui jouait alors en Bulgarie.

« Au départ, quand les Qataris ont repris Eupen, on était très enthousiaste. On voyait l’argent arriver, on s’imaginait déjà champion de Belgique. Mais on a vite déchanté », se souvient Corentin Servais. Formé au club, il a gravit les échelons jusqu’en U21 mais son aventure avec les Pandas s’est arrêtée en juin 2015 sans jamais disputer une minute en championnat (il a joué un match de Coupe). Le défenseur était donc aux premières loges du changement radical opéré à Eupen.

Les deux années suivantes, ils sont encore 12 à rejoindre Eupen et ses U21 depuis les académies Aspire… sans compter les Qataris qui viennent de clubs classiques. Des arrivées qui se multiplient années après années, avec un succès toutefois assez mitigé. Les vraies réussites sont finalement peu nombreuses. On citera Henry Onyekuru, Akram Afif, Eric Ocansey ou encore Moussa Wague. Quelques noms qui masquent les nombreux échecs de cette politique qui aura sacrifié beaucoup de jeunes du cru, obligés de s’effacer derrière les talents africains et qataris.

« Les jeunes de la région, c’est vrai, n’étaient pas notre première préoccupation », raconte Jordi Condom, aujourd’hui directeur sportif du club mais entraineur-adjoint au début du projet Aspire à Eupen. « Quand on est arrivé, on voulait d’abord voir ce qu’il y avait déjà en équipe espoir et faire un mélange avec les joueurs d’Aspire Football Dreams. C’était la priorité. »

 

Péno Magazine Eupen formation des jeunes Corentin Servais

Plafond de verre

« Déjà avant c’était compliqué de percer à Eupen, quand les Allemands étaient là. Mais avec les Qataris, on a vu des bus de joueurs Aspire débarquer (rire). La plupart étaient incroyables, mais les jeunes d’Eupen ont reçu moins de chance qu’eux », raconte-t-il.

Chaque week-end, le noyau espoir se voyait gonfler de joueurs de l’équipe première en manque de temps de jeu. De quoi réduire encore plus les possibilités de temps de jeu des jeunes Pandas. « J’ai joué des matchs où j’étais le seul, avec peut-être un ou deux autres, du noyau normal de U21 », explique Servais. « J’ai rarement été mis sur le côté pour laisser ma place à des pros, mais ce fut le cas de certains et c’était dur pour eux. Ils s’entrainaient toute la semaine pour jouer pour finalement voir un joueur de l’équipe A prendre leur place au dernier moment. C’est le système qui le permet, et c’est dommage. »

« On sait que le projet qatari n’est pas de faire jouer les jeunes de la région mais de faire progresser les Qataris en vue de la Coupe du Monde 2022. Pour les joueurs du coin, c’est bouché et c’est triste », appuie Randy Giargiana, en partie formé à Eupen mais qui n’a jamais réussi à percer en équipe A et évolue désormais en D1 luxembourgeoise, à Wiltz.

Péno Magazine Eupen formation des jeunes Corentin Servais
Corentin Servais a vécu de près l'arrivée des Qataris. - J.D.

L’entente avec les joueurs d’Aspire est toutefois excellente. « On n’a jamais eu aucun souci avec eux », assure Corentin Servais. Reste qu’il a pu remarquer que certains joueurs n’avaient clairement pas le niveau. « Les premiers Qataris qui sont arrivés sont restés en U21. Malgré la barrière de la langue, on s’amusait bien avec eux. Mais c’était assez incroyable. Il y en a un, international chez les jeunes au Qatar, il nous avait expliqué qu’il ne voulait pas être footballeur. Son rêve, c’était d’être dans l’armée. Mais son père avait payé pour qu’il soit là. En match, on voyait qu’il s’en foutait. Il faisait n’importe quoi (rire). »

Des régionaux inférieurs ?

La forte concurrence qui régnait dans le noyau espoir pour espérer arriver en équipe première était donc à l’avantage des joueurs d’Aspire sur le plan structurel. Sur le plan purement footballistique, Jordi Condom estime que les jeunes régionaux n’étaient pas spécialement automatiquement inférieurs. « Il y a beaucoup de générations de joueurs qui sont passés. Si tu n’y arrives pas, c’est la vie aussi », glisse-t-il.

Il explique toutefois que les joueurs d’Aspire ne sont pas n’importe quels joueurs. « Ils ont passé beaucoup de sélections. D’abord dans leur pays, puis une grande finale pour intégrer l’académie au Sénégal à 14 ou 15 ans. Et là, ils passent 4 ans à être formé intensivement. Ce sont des joueurs qui ont été choisis parmi des milliards (sic) d’autres joueurs. Ca veut dire qu’ils ont quelque chose. »

Jordi Condom ajoute que les joueurs formés au club qui ont un très grand talent, comme Clinton Mata ou Christian Kabasele, ne restent finalement pas à Eupen. « C’est la loi du marché. » Pour les autres, même s’ils ne s’imposent pas, Condom constate « qu’ils continuent ailleurs ».

Mais ce qu’il tient surtout à mettre en avant, c’est le contexte géographique. Coincé entre Liège et le Limbourg d’un côté, et l’Allemagne de l’autre, Eupen doit faire face à la concurrence avec des clubs comme le Standard, Genk, Saint-Trond ou Cologne et Aachen qui attirent plus facilement les meilleurs jeunes de la région. Damjan Pavlovic, Eupenois en partie formé à la KAS et aujourd’hui au Standard, en est un bon exemple. « On est une petite équipe qui n’a pas les mêmes possibilités que les grands clubs. Les jeunes sont plus intéressés d’aller chez eux. Tu dois pouvoir offrir autre chose à un jeune qui a du potentiel pour arriver à le garder », explique Condom.

En d’autres termes, on comprend qu’Eupen dispose d’un bassin de recrutement peu étendu, ce qui limite les possibilités de trouver des joueurs capables de bonifier l’équipe première en Division 1.

Clubs concurrents de la KAS Eupen
Péno Magazine Eupen formation des jeunes Randy Giargiana

L’inaccessible
Pro League

Résultat, cette saison, dans le noyau de l’équipe première, seuls Boris Lambert et Marciano Aziz sont issus des écoles de jeunes de l’AS Eupen. L’an dernier également Boris Lambert en était le seul représentant. Jusqu’à présent, Aziz a disputé 13 minutes contre Bruges en début de saison tandis que Lambert n’a pas encore la moindre minute. L’un des derniers à avoir eu cet honneur est Ayoub El Arrak, en 2018. Mais aujourd’hui, le jeune médian évolue en Nationale 1, à Visé. Même topo pour Damien Mouchamps qui avait eu droit à 6 montées au jeu (pour un total de 87 minutes) entre 2016 et 2018 mais qui joue désormais au RFC Liège, là encore en Nationale 1.

En réalité, quand on regarde le bilan des jeunes formés par le club depuis l’arrivée des Qataris, aucun n’évolue aujourd’hui en D1 belge. Outre Mouchamps et El Arrak, on peut également citer Jonathan D’Ostilio (Liège, D3), Sergio Teruel (Dison, D5), William Mauclet (Richelle, D5) et Adlane Mazouz (sans club). Randy Giargiana joue lui désormais en D1 luxembourgeoise, mais dont le niveau est loin de correspondre à la Pro League.

Sans réelle perspective d’avenir, les jeunes Pandas ont du mal à se projeter et en viennent à se décourager. « Il faut être fort mentalement. Perso, j’ai eu du découragement », avoue Randy Giargiana. « Une année, j’ai commencé la prépa avec l’équipe A mais le coach est venu me trouver pour me dire qu’il avait trop de joueurs et que je devais retourner en U21. J’étais dégouté, car je sentais en plus que ce n’était pas sa propre décision. Je n’ai jamais senti que c’était possible d’avoir même quelques minutes. J’ai été dégouté du monde pro. »

Péno Magazine Eupen formation des jeunes Randy Giargiana
Randy Giargiana : "Je n'ai jamais senti que c'était possible d'avoir même quelques minutes." - J.D.

Il faut alors aller voir ailleurs. Cependant, sans temps de jeu en équipe première, il est compliqué de revendiquer une place dans un noyau pro, surtout en Wallonie. Un jeune qui n’a pas su s’imposer à Eupen aura du mal à y arriver au Standard par exemple. « Dans le coin, à part Seraing, c’est difficile de rester pro quand on quitte Eupen et qu’on veut rester dans un club du même niveau », glisse Corentin Servais qui avait effectué un test au Patro Eisden Maasmechelen (alors en D2) avant de finalement s’engager avec La Calamine (D3). Résultat, les joueurs s’orientent vers les séries amateurs.

« En Belgique, le recrutement se fait beaucoup sur CV. A moins de venir d’Anderlecht ou du Standard, on n’est pas pris au sérieux en venant seulement des jeunes. Et puis, en D1B, les clubs ne sont que 8, donc ils ont peur de faire jouer des jeunes », constate Randy Giargiana.

Qualité de la formation

Pourtant, le club n’a jamais hésité à faire jouer des jeunes… mais ceux d’Aspire. Pire, quand ils sont Belges, c’est généralement ailleurs qu’ils ont reçu leur formation. Cette année, Gary Magnée a obtenu ses premières minutes en D1 mais c’est à Genk et au Club de Bruges qu’il a été formé. Idem avec Alessio Castro-Montes il y a quelques saisons qui étaient passés par les équipes de jeunes du Standard et de Saint-Trond avant de recevoir sa chance en D1 chez les Pandas.

Face à ce terrible constat, on peut évidemment se demander si la qualité de la formation reçue par les jeunes Pandas est d’un bon niveau. Car si le club ne fait pas confiance à ses jeunes, préférant opter pour d’autres filières quand il s’agit de renforcer son noyau A, le fait qu’aucun jeune ne trouve chaussure à son pied en D1A voire même carrément en D1B soulève certaines questions. Surtout que depuis l’été 2018 les arrivées de jeunes en provenance d’Aspire se font très rares, ce qui laisse de la place aux jeunes du cru. Seuls Konan N’Dri et Isaac Nuhu ont rallié Eupen par cette voie sur ce laps de temps.

« La formation à Eupen est très bonne », assure Corentin Servais. L’ancien Panda avance comme argument les résultats obtenus par les Espoirs qui ont notamment épinglé une finale de Coupe de Belgique U21 en 2015 et une deuxième en 2019. « Il y a de la qualité chez les jeunes à Eupen car le club récupère beaucoup de joueurs qui sont passés par des clubs comme Genk ou le Standard. »

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Randy Giargiana abonde dans ce sens. « Eupen est top pour la formation. On était bien encadré, on avait des entrainements de qualité. J’ai énormément progressé là-bas… mais il n’y a rien ensuite. En U21, j’ai pris ce que je pouvais, mais c’est clairement bouché », souffle-t-il.

Reste que les jeunes s’éternisent dans cette catégorie. « Je suis resté jusqu’à mes 21 ans. C’est vrai qu’Eupen y garde ses joueurs longtemps, parce que l’accent est mis sur l’école », note Corentin Servais. « On reçoit un contrat semi-pro pendant un an ou deux, puis éventuellement un contrat pro la 3e année. Mais je pense que c’est un leurre, c’est pour que les supporters pensent qu’on compte sur nous. Mais quand le contrat arrive à échéance, c’est fini. Le club trouve une excuse pour ne pas nous prolonger », juge Randy Giargiana. « Moi, je n’ai même pas eu de nouvelles du club. Mon contrat est arrivé à son terme et le club ne s’est jamais manifesté », raconte Servais.

En outre, les Pandas ne sont pas vraiment coutumier des prêts, une pratique qui pourrait pourtant offrir du temps de jeu en équipe première aux jeunes en leur permettant de se montrer. William Mauclet y avait eu droit, au Patro (D2), avant de finalement casser son contrat. Mais il est une exception. « Quand j’étais à Eupen, le club était en D2. Donc un prêt, cela aurait été en D3 ou en Promotion », fait remarquer Giargiana.

Même s’il estime avoir fortement progressé à Eupen, le joueur de Wiltz n’est pas certain qu’il effectuerait le même parcours si c’était à refaire. « Non. Cela m’a beaucoup apporté mais j’ai vu le visage du monde pro. Cela m’est resté en travers de la gorge. Je sentais que les décisions sportives venaient d’ailleurs, qu’on ne partait pas avec les mêmes chances que les joueurs d’Aspire », grince-t-il.

Péno Magazine Eupen formation des jeunes Jordi Condom

Contexte défavorable ?

En jouant chaque année pour le maintien en D1, Eupen n’est peut-être pas non plus dans les conditions idéales pour lancer sereinement des jeunes. En devant se battre parfois jusque tard dans la saison pour assurer sa place en Jupiler Pro League, les différents entraineurs des Pandas misaient avant tout la sécurité, sur les joueurs d’expérience. On se souvient qu’en 2018, c’est à la dernière journée qu’Eupen avait sauvé sa peau.

Toutefois, le format de la compétition belge se jouant en deux parties, on peut s’étonner que le club n’ait pas lancé plus facilement des jeunes durant les play-offs 2, là où la pression est bien moindre. Lors justement des play-offs 2 de 2018, Claude Makelele avait inscrit le nom de plusieurs gamins régionaux sur ses feuilles de match en fin de compétition. Ayoub El Harrak, Lucas Geurde, Tom Roufosse, Boris Lambert et Pius Palm avaient ainsi pu s’assoir sur le banc à plusieurs reprises, mais seul El Harrak avait obtenu du temps de jeu. Et même avant cela, en D2, le club jouait chaque année la tête.

Jordi Condom n’avait lui pas vraiment profité de ces matchs dont l’enjeu est moindre pour donner du temps de jeu à certains jeunes, comme Damien Mouchamps par exemple. Et ce, pour une simple et bonne raison : il fallait le mériter.

Quel futur ?

Pour le passé et le présent, on sait à quoi s’en tenir. Mais dans le futur, qu’en sera-t-il ? Pourrait-on voir plus de jeunes formés au club percer en équipe première ? Tant que les Qataris sont aux commandes, il y a probablement peu de chances que les choses changent. Même la réalité économique étriquée ne semble pas être un argument en faveur des jeunes puisque les dirigeants n’hésitent pas chaque année à remettre de l’argent dans les caisses de l’AS Eupen pour combler les trous. Jouer la carte économique avec les jeunes, très peu pour eux.

Reste que la source Aspire s’est tarie. Et pour cause, depuis la fin 2020, le programme Aspire Football Dreams, qui aura scouté plus de 3,5 millions de jeunes africains issus de 17 pays différents entre 2007 et 2014, est terminé. La principale source d’approvisionnement d’Eupen en jeunes pour son équipe première n’est donc plus.

Toutefois, la Coupe du Monde 2022 se rapprochant à grand pas, le Qatar entend bien mettre toutes les chances de son côté, notamment en aguerrissant au maximum les joueurs de son équipe nationale. Et le meilleur moyen pour cela, c’est de les envoyer en Europe. Eupen devrait donc accueillir plusieurs joueurs Qataris la saison prochaine. On parle ainsi de trois joueurs pour l’équipe première et de trois autres pour l’équipe U21. Les possibilités pour éclore risque donc bien d’être encore limitées en 2021-2022.

 

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Mais le travail sur les jeunes va plus loin que la seule saison prochaine. « Pour le futur, je pense qu’il y a un bon matériel joueurs. Je vois chez les jeunes que ça a beaucoup progressé », remarque Condom. « A Eupen, je suis très content de la formation. Dans quelques années, on verra ici des joueurs capables de jouer en première division. C’est un travail qui se fait petit à petit. »

Par ailleurs, il estime qu’avec le covid, le contexte pourrait devenir beaucoup plus favorable pour l’éclosion de jeunes joueurs. « Toutes les équipes doivent se serrer la ceinture et les joueurs formés au club seront très importants, et pas seulement à Eupen. Les budgets vont diminuer et il y aura plus de possibilités de donner leur chance aux jeunes formés au club. »

La problématique est donc complexe, entre d’une part un projet misant sur les joueurs extérieurs aux équipes d’âge au départ, une progression importante du statut du club et un manque de talent régional suffisant couplé à une zone de recrutement très concurrentiel d’autre part font qu’aujourd’hui les jeunes formés à Eupen à avoir percé en D1 sont peu nombreux. Toutefois, en quasiment 10 ans, le club a restructuré et professionnalisé sa formation tout en augmentant son attractivité, ce qui laisse suggérer que d’ici quelques saisons, le travail pourrait enfin porter ses fruits avec des jeunes joueurs régionaux qui parviendront enfin à s’imposer en équipe première. •

Crédits
Texte : Julien Denoël
Photos Kehrweg, Corentin Servais, Randy Giargina : Julien Denoël
Photo Jordi Condom : Belga

Remerciements : AS Eupen, Jordi Condom, Corentin Servais, Randy Giargiana