Quand un Standard en cache un autre

L’histoire est connue. Si le Standard de Liège porte aujourd’hui ce nom, c’est en hommage au Standard Athletic Club, équipe parisienne qui, à la fin du XIXe siècle, dominait le football français. Ce qu’on sait peut-être moins en revanche c’est que ce club existe toujours. Et ça tombe bien, Péno Magazine vous y emmène en visite.

Texte : Julien Denoël

Au XIXe siècle, le football est en pleine expansion. Né en Angleterre, ce sport s’attaque au monde entier grâce aux Britanniques. Les ouvriers, marins ou négociants qui sillonnent l’Europe pour y développer les industries et le commerce cherchent à jouer au football même loin de chez eux. Petit à petit, ils créent des clubs ici et là. En Belgique, on pense par exemple à l’Antwerp F.C., fondé par des dockers anglais en 1880.

Un autre club de notre pays, fondé à la fin de ce siècle, porte lui aussi un nom à consonance britannique : le Standard de Liège. Pourtant, les fondateurs du club sont bien Liégeois, élèves au Collège Saint-Servais. En 1898, déçus du FC Liège, certains font sécession et créent un nouveau club. Au moment de nommer cette nouvelle équipe, ils font le choix de s’inspirer de ce qui se fait de meilleur ailleurs, et plus particulièrement en France. Un vote est proposé aux membres : ce sera soit le Standard, soit le Skill. A une voix près, c’est la première option qui l’emporte, donnant ainsi naissance au Standard Football Club Liégeois.

Un peu plus de 120 ans plus tard, le Standard de Liège est l’un des poids lourds du football belge – quand bien même il traverse actuellement une période plus délicate – et son nom est devenu une référence qui en a inspiré d’autres. Mais la référence originelle, le Standard Athletic Club, si elle n’inspire plus comme avant, existe toujours. Péno Magazine vous propose donc de descendre jusque Paris, et plus précisément à Meudon, où le club coule aujourd’hui des jours paisibles, loin de sa gloire d’antan mais au plus proche de sa philosophie : réunir les anglophones autour du sport.

Un poids lourd
du foot français

Mais commençons tout d’abord par remonter aux origines du Standard Athletic Club. Nous sommes en 1890, à Paris. La Ville Lumière vient d’accueillir l’Exposition Universelle l’année précédente et regorge encore d’Anglais qui ont participé à la construction des différentes infrastructures, dont la Tour Eiffel.

Lors de l’hiver 1889-1890, nombre d’entre eux se regroupent pour participer à des activités sportives au Bois de Boulogne. Après avoir fait du patin à glace sur le lac inférieur, nos jeunes anglais se mettent au football. Rapidement, naît l’idée d’officialiser ces réunions régulières en créant un club et c’est au Horse Shoe (aujourd’hui le Café Copernic), une taverne anglaise de la rue Copernic, que le projet est concrétisé le 1er mars 1890. Ils sont 15, dont le propriétaire du café et un généreux mécène, à créer le club.

Le choix du nom n’est pas immédiatement arrêté. Si le terme « Standard » est directement introduit, sans qu’on ne sache exactement à quoi il fait référence, c’est ce qu’on appose derrière qui fait débat. Standard Football Club est d’abord suggéré, mais comme certains veulent que le club englobe plusieurs sports, on pense ensuite à Standard Sports Club, une formulation qui n’est pas retenue car on ne la trouve pas particulièrement esthétique. Finalement, on s’accorde sur Standard Athletic Club, afin de couvrir tous les sports possibles. On valide également les couleurs qui seront le rouge et le noir, et on réserve aux Britanniques l’entrée exclusive au club.

Avec le développement grandissant du football en France, le sport s’organise petit à petit au sein, tout d’abord, de l’USFSA (Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques). Toutefois, l’essor de ce sport ne plait guère à la fédération qui ne lui accorde que peu d’importance. Lassés d’être si peu considérés, le Standard AC et les White Rovers, autre club parisien mais réservé lui spécifiquement aux Écossais, menacent de quitter le giron de la fédération pour en créer une autre de leur côté. Mise sous pression, l’USFSA est contrainte de s’adapter et de plier le genou face aux footeux : un championnat sera bel et bien créé, comme promis, en 1893.

Standard Athletic Club Péno Magazine Coupe Dewar
16 mars 1902 à Levallois-Perret, finale de la Coupe Dewar entre le Standard Athletic Club et l'United Sports Club - équipe du Standard AC

Ce premier championnat de France de l’USFSA se déroule du 15 avril au 6 mai 1894 et réunit 6 équipes parisiennes : les White Rovers, le Standard AC, l’International AC, le CA Neuilly, le Club Français et le Cercle pédestre d’Asnières. A l’exception du Standard AC, tous ces clubs ont aujourd’hui disparu.

Avec finalement seulement 5 équipes – l’International AC déclare forfait avant le début de la compétition -, c’est sous un format de coupe que ce premier championnat est mis en place. Les White Rovers, riches, puissants et possédant leur propre terrain, sont les grands favoris mais en finale ils doivent s’avouer vaincu par le Standard AC (2-2, 2-0) qui devient donc le premier champion de France avec une équipe quasiment 100% anglaise et avec très peu de moyens en comparaison. Dans un effectif évoluant dans un improbable 2-3-5, on ne retrouve qu’un seul Français: Eric Lequillard. Il est, d’une certaine manière, le tout premier Français champion de France de football.

« Normalement il devait y avoir des prolongations à l’issue du premier match, ce qui arrangeait le Standard parce que le capitaine des White Rovers s’était blessé. Mais l’arbitre n’était pas très, très au courant de ce qu’il fallait faire ou pas – on l’avait appelé au débotté, comme ça – et les White Rovers ont insisté pour qu’on joue un second match plus tard, le temps que leur capitaine se remette de sa blessure. Et malgré tout, il y a une justice puisque le Standard a gagné 2-0 », raconte Didrik Auss, l’un des responsables du Standard Athletic Club et supporter… du Standard de Liège. « Mon père est Norvégien, ma mère Belgo-Suisso-Italienne et j’ai vécu à Bruxelles dans ma jeunesse. Mais j’étais supporter du Standard (rire). »

Ce sacre lance l’équipe qui raflera 5 titres entre 1894 et 1901. C’est cette mainmise sur le football français qui inspirera donc les élèves du Collège Saint-Servais à Liège lorsqu’ils donneront à leur nouveau club le nom de Standard. Et dire qu’à peu de choses près, on aurait peut-être eu le White Rovers Foot Club Liégeois.

Il faudra attendre 1908, avec le RC Roubaix, pour qu’une autre équipe atteigne ce total de 5 titres et 1962 pour voir une équipe le dépasser (Stade de Reims). A la fin du XXe siècle, seules 5 équipes avaient dépassés le Standard AC en nombre de titres de champion de France : Reims, Saint-Etienne, Nantes, Monaco et Marseille. C’est dire.

Mise en retrait

A partir des années 20, les choses commencent à devenir plus difficiles pour le SAC. Le club a de plus en plus de mal à recruter des jeunes joueurs anglais pour renforcer son équipe, notamment parce qu’il est compliqué de faire venir des Anglais sur le continent, la France rechignant à donner des permis de travail aux Britanniques. « Nous sommes placés dans une situation où cela devient de plus en plus difficile de recruter des joueurs », écrivait le club en 1928 dans son journal officiel.

Dans le même temps, les clubs français se renforcent, augmentent leur niveau et le Standard comprend qu’il lui sera de plus en plus difficile de garder un niveau compétitif. « Les finances du club étaient assez légères. A l’époque, il n’y avait qu’une centaine de membres », glisse Didrik Auss.

Résultat, à l’issue de la saison 1927-1928, le Standard AC décide de quitter les championnats de France nationaux et de se retirer dans les divisions régionales des Hauts de Seine. Une manière pour le club de garder le plaisir du jeu sans les désagréments administratifs trop nombreux pour conserver une équipe compétitive à haut niveau.

Le club ne compte plus que 40 footballeurs à l’automne 1929 et le football n’est d’ailleurs plus la section reine du SAC, le tennis l’ayant largement dépassé avec plus de 150 membres.

Le club se relance au début des années 30 dans les divisions inférieures, puisqu’il participe au championnat de D1 des Hauts de Seine, ce qui correspond aujourd’hui à la neuvième division française (équivalent de la P4 en Belgique).

Direction Paris

Ça, c’était pour le passé. Mais en 2021, que reste-t-il du glorieux club qui a marqué l’Histoire du football français et, par corollaire, celle du Standard de Liège ? Et bien… tout ou presque. Si le SAC n’aligne plus d’équipe de football dans les championnats de la Fédération Française de Football, le club privé britannique continue à cultiver la culture du sport du côté de Meudon.

Pour mieux appréhender le Standard Athletic Club d’aujourd’hui, nous nous rendons à Paris. Depuis Liège, ce n’est que 3h45 de route en voiture, le moyen de déplacement le plus efficace pour rejoindre le SAC, isolé dans la forêt domaniale de Meudon, loin des lignes de transports en commun.

Copernic Café Paris Standard Athletic Club Péno Mag
Le Café Copernic, à Paris. C'est là que le Standard Athletic Club a été fondé.

Mais avant cela, direction le 16e arrondissement de la capitale française et plus précisément du côté de l’Avenue Kléber. Au coin avec la rue Copernic, on retrouve le café Copernic, ancien Horse Shoe, là où le Standard Athletic Club a vu le jour en 1890. Son auvent rouge, typique des bistrots parisiens, se fait remarquer de loin.

La météo est idéale avec un soleil qui irradie Paris d’une douce chaleur. La ville reste calme. Nous sommes le 17 juillet et une bonne partie des habitants est en vacances. De quoi profiter au mieux des lieux, et en particulier de la terrasse. Ouvert en 1870, le café a conservé une décoration Belle Époque qui ne doit pas être fort différente de celle qu’ont connu les fondateurs du SAC : motifs art nouveau, fausses marbrures, lustres anciens… Un charme légèrement désuet s’en dégage. Pour peu, on n’aurait pas l’impression d’être à Paris en 2021. Mais le Coca-Cola à 5,5€ nous ramène à la réalité…

LE sport au cœur
de la foret

Après avoir vendu un rein pour payer la boisson et englouti un burger maison, nous reprenons la route pour nous rendre au sud-ouest de Paris, à Meudon, où se trouvent les installations du Standard Athletic Club. On prend d’abord le métro, ligne 6, à la station Boissière, pas loin du Copernic Café pour rejoindre le Trocadero d’où on change vers la ligne 9 en direction du Pont de Sèvres où nous nous sommes garés. Paris a beau être moins chargée que d’habitude, éviter le centre-ville en voiture est salvateur pour la santé mentale. De là, il ne faut que 10 minutes pour rejoindre le SAC, non sans avoir pesté sur un échangeur routier particulièrement mal indiqué.

L’endroit est bucolique. Plantées au milieu de la forêt domaniale, les installations du club forment un triangle dédié au sport depuis 1922. C’est pourtant d’abord sur le terrain des White Rovers que le SAC tâta du cuir avant de migrer au Bois de Boulogne puis dans une prairie en bord de Seine. « Il y a eu un projet immobilier et ils ont été chassés », raconte Didrik Auss. « C’était un peu la catastrophe car le foot était en plein boom et beaucoup de clubs cherchaient un endroit où s’installer. Le Standard n’avait pas des moyens très importants mais ils avaient un président dynamique et efficace qui a réussi à faire acheter cet endroit par le club. »

En 100 ans, les lieux ont pas mal évolué. « Là où le club louait son terrain le long de la Seine, il y avait un petit club house en bois qu’ils ont démonté et remonté ici. Ils ont ensuite bâti un autre club house en 1933. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, c’est devenu un club d’officiers allemands et en 1944, quand ils sont partis, le club a explosé. On pense que ce serait un sabotage car seule la partie supérieure a été détruite. Il a tout de même pu être reconstruit et c’est à ce moment-là qu’on a ajouté la terrasse. La Reine d’Angleterre l’a inauguré en 1957 », poursuit Didrik Auss.

Standard Athletic Club Péno Magazine
Le tennis est aujourd'hui la section sportive la plus importante du SAC.

Plusieurs matchs de tennis ont lieu sur les nombreux terrains dont le club dispose. Certains sont en terre battue, d’autres en tapis synthétique ocre mais pas de gazon façon Wimbledon. « Le tennis est notre plus grosse section », expose Didrik Auss.

Derrière ceux-ci, une immense pelouse : c’est le terrain de cricket. D’ailleurs, un match est en cours au moment de notre visite. Un match qui nous apparait bien mystérieux puisque les règles nous échappent totalement. Mais l’ambiance est sympathique sur le gazon du Standard Athletic Club. Lors de la création du championnat de France de cricket, en 1987, le Standard s’est illustré, remportant les trois premières éditions.

Un vieux bâtiment de bois trône au fond de la plaine. « C’est notre ancien club house. Il a été déplacé là et sert désormais de vestiaires pour le cricket », nous apprend Didrik Auss.

On remarque de chaque côté de la grande pelouse deux goals de football. « Quand la saison de cricket est terminée, cela devient un terrain de football », nous explique Didrik Auss. « Il y a un terrain normal et deux demi-terrains, pour les plus jeunes. » D’octobre à avril, c’est donc le football qui occupe les lieux.

Relations entre Standard

Inspiré par les résultats du Standard AC, les fondateurs du Standard de Liège avaient décidé de lui rendre hommage en prenant son nom. Aujourd’hui, les relations entre les deux clubs s’arrêtent là, ou presque. Il y a quelques années, le club français avait repris contact avec les Liégeois. A l’occasion des 125 ans du Standard AC, un maillot du Standard de Liège floqué « 125 – Standard AC » avait été offert.

Depuis, plus rien. « Mais ce serait une bonne idée. Ce qui pourrait être sympa, c’est de faire un match amical avec une équipe du Standard. Bon, peut-être pas avec l’équipe pro, parce qu’on est quand même issu de deux mondes différents. Mais contre les dirigeants, pourquoi pas ? », sourit Laurent Brault, le responsable de la section football au Standard Athletic Club. « S’ils ont une équipe de vétérans, on est preneur (rire). » L’appel est lancé.

A Liège, ça ne semble pas spécialement être à l’ordre du jour. Interrogé sur le sujet, le club note qu’il n’y a pas de liens actuellement et que, tant à court, moyen ou long terme, il n’est pas prévu d’en tisser.

Le lien entre les deux clubs est donc purement historique et reste de l’ordre de l’hommage liégeois au grand club parisien qu’était le Standard Athletic Club à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. ◊

LE football d'aujourd'hui

De nos jours, le football n’est plus pratiqué dans un esprit de compétition au SAC. L’équipe s’est désengagée des compétitions de la Fédération Française de Football pour son équipe senior et ne dispute plus que des matchs amicaux, quand la saison de cricket est suspendue.

« On ne peut pas dire que nous sommes encore vraiment un club de foot comme à nos débuts », annonce Laurent Brault, le responsable de la section au sein du Standard Athletic Club. « Du début des années 90 jusqu’à environ 2005, nous étions encore inscrits dans les compétitions de la Fédération Française de Football. Ensuite, nous sommes passés au foot corporatif, dans le tournoi des avocats. Et depuis 7 ou 8 ans, nous ne jouons plus que des matchs amicaux. »

Avec une population de footballeurs vieillissante, il était difficile de pouvoir continuer à aligner une équipe dans une compétition régulière. Sans compter que, qui dit compétition officielle dit matchs en déplacement. « Mais faire 30 ou 40 km pour jouer ailleurs, ça ne nous intéresse pas. Ce qu’on aime, c’est jouer sur notre terrain, dans le cadre naturel qui est le nôtre », sourit Laurent Brault. Et il faut bien avouer que la perspective de se réchauffer devant une grande cheminée ouverte après un match dans la boue et le vent a de quoi donner envie.

Malgré tout, l’équipe parvient à remplir ses week-ends en jouant contre des équipes de copains, de pubs, des vétérans d’équipes officielles ou d’autres équipes de clubs internationaux. L’important, au SAC, c’est de s’amuser, de prendre du plaisir. Aucun élitisme ou recherche absolue de la performance. Le sport pour sa beauté, tout simplement. « Tout qui veut jouer et qui montre un minimum de bonne volonté jouera. On accepte tous les niveaux. »

Laurent Brault ne serait pas contre de retrouver un peu plus de compétition, mais c’est pour le moment compliqué. « Les jeunes aiment quand il y en a, et cela permettrait peut-être de rajeunir les cadres. Je ne demande que ça. Mais d’un autre côté, on perdrait un peu de ce côté rigolard. Beaucoup de jeunes voient le foot comme un ascenseur social, ce qui n’est pas compatible avec notre philosophie. »

Impossible donc de comparer le Standard Athletic Club du XIXe siècle avec celui du XXIe. « Le passé n’attire pas de toute façon », rétorque Laurent Brault. « Les gens ne sont pas forcément au courant qu’on a été le premier champion de France. Ce n’est pas super connu. Ce qu’on met plutôt en avant, c’est le côté britannique du club. »

Retrouver
l'esprit britannique

Au club house justement, on se sent directement entrer dans un autre monde. Le club privé respire l’Angleterre et les murs sont truffés de souvenirs. Au-dessus de la grande cheminée se dresse un grand portrait de la Reine Elizabeth II. En 1957, on l’a dit, c’est elle qui avait inauguré les installations et on le rappelle avec fierté.

Juste à côté, une vitrine expose plusieurs trophées remportés par les équipes du SAC. Parmi ceux-ci, une coupe en particulier attire le regard. Avec son style caractéristique de la fin du XIXe siècle, le trophée est gravé : « 1896-1897 football championship – won by Standard Athletic Club ». C’est le premier trophée de champion de France, les précédents titres n’ayant pas eu droit à une coupe commémorative.

Ce qui marque particulièrement sur place, c’est que tout le monde parle anglais. Pas étonnant à partir du moment où il s’agit d’un club britannique. Pourtant, actuellement, la majorité des membres ne sont pas Anglais. « On a 50% de membres qui sont Français. » Mais c’est la règle au Standard Athletic Club : sur place, on parle anglais, même si on est Français, Allemand ou Espagnol. Toutefois comme le note Didrik Auss, « il ne faut pas spécialement parler un anglais parfait, mais savoir s’exprimer en anglais ».

Le comité qui préside actuellement aux destinées du club aimerait faire évoluer les choses et retrouver un esprit plus britannique en augmentant la part de membres originaires des îles britanniques et du Commonwealth via des quotas. Ainsi, dans le futur, ils aimeraient que le SAC soit composé à 40% de membres originaires du Commonwealth, de 30% de non-français non-originaires du Commonwealth et 30% de Français. « On pense que le club perd un peu une partie de son âme. C’est pour ça qu’on veut arriver à ces quotas. Donc on donne la priorité aux gens du Commonwealth », explique Didrik Auss.

Avec environ 1000 membres, le club est dans une spirale positive. Il n’y a pas si longtemps, ils n’étaient plus que 800, et on en a compté jusqu’à 1200. « En un an, on a gagné 100 nouveaux membres, donc ça redémarre », sourit Didrik Auss. Le SAC a pas mal d’arguments à faire valoir, à commencer par la quantité de sports qu’il propose, mais aussi sa localisation au cœur de la nature.

La gloire passée n’est en tout cas pas un argument qu’on met forcément en avant dans ce club. On est fier de ce qui a été réalisé, mais on vit surtout avec le présent, de manière pragmatique et réaliste. A moins d’un incroyable changement, le Standard Athletic Club ne retrouvera jamais ses succès d’antan mais on ne s’en préoccupe guère. Aujourd’hui, c’est plutôt au Standard de Liège qu’il incombe d’essayer de ramener le nom Standard au sommet. ◊